Comment gérer efficacement le risque de change avec une solution de gestion de trésorerie ?
Alors que les entreprises évoluent dans un contexte économique, géopolitique et financier incertain depuis maintenant plusieurs années, elles ont plus que jamais besoin d’avoir une visibilité sur leurs prévisions de trésorerie et d’une stratégie de couverture des risques de change, particulièrement pour les entreprises qui opèrent à l’international .
L’optimisation de cette démarche passe par la digitalisation de leurs processus de prévisions de trésoreries et d’exposition aux risques de change mais aussi et de plus en plus, par le recours aux technologies d’intelligence artificielle et de machine learning.
Comment gérer ses prévisions de trésorerie et sa couverture de change dans ce contexte économique incertain ?
L’activité économique reprend actuellement des couleurs en France. D’après les chiffres publiés par l’Insee le 30 avril, le PIB de la France a progressé de 0,2 % au premier trimestre 2024, surpassant ainsi les prévisions de l’institut d’études économiques, qui tablait sur une croissance nulle pour les trois premiers mois de l’année. Une croissance portée notamment par la reprise de la consommation des ménages (+0.4% sur la période) et une inflation maitrisée.
Des indicateurs économiques contrastés
Certains indicateurs restent cependant dans le rouge et il convient, pour les entreprises notamment, de rester vigilant. En effet, le volume des défaillances d’entreprises est reparti à la hausse depuis quelques mois et pourrait atteindre, selon Altares, les 63 000 en 2024.
Parallèlement, pour préserver autant que possible leur trésorerie, un certain nombre d’entreprises tendent actuellement à tirer sur leurs délais de paiement. La Banque de France constate ainsi une dégradation du nombre de jours de retard de paiement, passé de 11,7 jours fin 2022 à 12,6, voire 12,7 à la fin de l’année dernière.
Bien que les réglementations françaises et européennes continuent de légiférer pour réduire ces délais de paiement, cette démarche ne suffira pas à elle seule pour préserver et optimiser les trésoreries des entreprises et réduire leur exposition aux risques. Un défi d’autant plus important à relever pour les entreprises qu’elles doivent également composer avec la volatilité actuelle des taux.
La nécessité d’une gestion prévisionnelle de trésorerie
Dans ce contexte, la gestion prévisionnelle de trésorerie à court, moyen et long terme des entreprises est plus que jamais indispensable. Cette gestion doit tenir compte des éléments qui, dans ou hors de l’entreprise sont susceptibles d’influencer leurs flux de trésorerie (activité saisonnière, inflation, hausse des taux, crise politique,….) et faire par ailleurs l’objet de mises à jour régulières en fonction de l’évolution de ces facteurs et en particulier du risque de change pour les entreprises qui évoluent à l’international.
Anticiper les besoins en liquidité
Grâce à une gestion prévisionnelle rigoureuse, les entreprises peuvent anticiper leurs besoins en liquidité et prendre les décisions pertinentes pour garantir leur stabilité financière. Cela inclut l’optimisation des flux de trésorerie, la réduction des risques et l’adaptation aux fluctuations économiques.
Pourquoi modéliser les prévisionnels de trésorerie ?
Les méthodes de gestion prévisionnelle de trésoreries vont différer en fonction des besoins des entreprises, de leurs objectifs mais également de la structure de leur organisation. Les prévisions de trésorerie s’articulent généralement autour de grandes notions de temporalité.
La prévision de trésorerie à court terme
La prévision de trésorerie court terme sert le management opérationnel. Elle est indispensable à la gestion quotidienne des soldes bancaires et pour anticiper les besoins et/ou excédents de trésorerie. Cette gestion prévisionnelle court terme consiste à suivre et réguler les flux de liquidités disponibles dans un horizon allant généralement de quelques jours à quelques semaines.
La prévision de trésorerie à court terme a pour vocation de veiller à ce que l’entreprise dispose des ressources nécessaires pour faire face à ses dépenses courantes dans les délais impartis : versement des salaires, paiement des factures fournisseurs, prélèvements et autres échéances à court terme, que les découverts autorisés sont bien suivis et gérés, le cash et la liquidité optimisée à très court terme et les équilibrages réalisés. Les choix effectués dans le cadre de la gestion de trésorerie à court terme exercent une influence directe sur la liquidité financière de l’entreprise, sa capacité à respecter ses engagements et à profiter des opportunités d’investissement et / ou de placement.
Digitaliser les processus de gestion prévisionnel court terme
La mise en place, le suivi et l’optimisation du prévisionnel de trésorerie court terme peuvent être simplifiés par la digitalisation de ces processus et le recours à des outils numériques. Ces derniers contribuent notamment à la prévision des mouvements de trésorerie court terme, la gestion et l’analyse des flux de trésorerie entrants et sortants ou encore la mise en place de lignes d’autorisation de découvert ou de ligne de crédit pour faire face aux aléas. De plus, ces outils s’intègrent généralement avec d’autres systèmes financiers, créant ainsi un environnement de gestion financière homogène.
La prévision de trésorerie à moyen et long terme a de son côté pour vocation d’accompagner l’entreprise dans ses décisions stratégiques et importantes afin de planifier les investissements et opportunités de croissance externe, optimiser l’allocation de ses ressources et anticiper les risques. Elle doit en effet permettre à l’entreprise de déterminer sa politique de couverture des risques. Cette prévision de trésorerie à moyen et long terme s’articule généralement autour de différentes étapes. Elle commence par la collecte des données puis la consolidation des flux. L’analyse des prévisions consolidées permettra alors de prendre des décisions stratégiques concernant les investissements et le financement de l’entreprise. La révision périodique des prévisions intervient ensuite pour ajuster ces investissements et financements en fonction des évolutions qui surviennent. Enfin, la comparaison des prévisions de trésorerie avec les résultats réels permet à l’entreprise de s’assurer du taux de fiabilité des prévisions de trésorerie.
Digitaliser les processus de gestion prévisionnel moyen et long terme
Aujourd’hui, ces prévisions de trésorerie à moyen et long terme sont encore trop souvent gérées dans Excel, exposant l’entreprise à des risques d’erreurs et à un manque de fiabilité des données.
En effet, ces données proviennent souvent de sources hétérogènes (mails, fichiers sharepoint, etc.) et peuvent avoir fait l’objet d’opérations manuelles pour les standardiser, les consolider, les comparer. Ces manipulations sont fortement consommatrices de temps et sources d’erreurs.
En s’appuyant sur une solution complètement intégrée de gestion des prévisions budgétaires telle que la solution myDiapason, l’entreprise peut digitaliser et optimiser l’ensemble des étapes de gestion prévisionnelle à moyen et long terme, tout en garantissant la qualité et la cohérence des données.
La solution gestion de trésorerie myDiapason offre ainsi la possibilité de modéliser la structure budgétaire dans un écran avec les différents items budgétaires et une fréquence déterminée en fonction des besoins de l’entreprise (trimestriel, mensuel, hebdomadaire…).
De cette manière, chaque filiale peut déclarer ses prévisions de trésorerie directement dans l’outil en fonction du processus qui est mis en place dans entreprise, puis les envoyer pour validation auprès de la centrale. La consolidation des informations est ensuite instantanée et peut généralement se faire dans différentes devises, selon un taux prédéfini, permettant ainsi de contre valoriser le budget.
Le trésorier peut visualiser le solde d’ouverture et l’ensemble des prévisions sur le même rapport. Ces prévisions peuvent généralement être analysées sous différents angles et selon l’organigramme et les axes souhaités par le trésorier. Elles lui permettent ainsi de prendre des décisions pertinentes sur les investissements et les financements pour atteindre les objectifs financiers fixés par l’entreprise. La comparaison entre les résultats réels et les prévisions de trésorerie ainsi que la compréhension des écarts est par ailleurs facilitée.
De plus, le trésorier a la possibilité de réintégrer ces écarts dans les futures échéances, ce qui améliore la planification financière. Enfin, à partir du module de simulation budgétaire, le trésorier peut travailler différentes simulations sur les postes de dépenses et de recettes (augmentation de chiffre d’affaires, d’un taux de financement, déplacement d’une période d’investissement…). Il a ainsi une visibilité sur l’impact que pourrait générer un changement sur une position long terme, ce qui facilite la gestion budgétaire et l’anticipation des besoins financiers.
Pourquoi modéliser l’exposition au risque de change ?
A partir de la modélisation d’une prévision de trésorerie en devises, il est possible de construire une position de change. Ce processus est d’autant plus important à mettre en place pour les entreprises qui évoluent à l’international et/ou qui disposent de sociétés opérationnelles ou de filiales exposées à un risque de change.
Le marché des changes, qui représente le deuxième marché financier en volume évolue en effet au grès des fluctuations des taux de changes, influencées par des facteurs économiques, politiques et géopolitiques souvent complexes à anticiper et qui de fait, exposent les entreprises à un risque de change. Face à cette volatilité, le risque de change est donc devenu un enjeu majeur pour les trésoriers et directeurs financiers des entreprises qui opèrent à l’international. Dès lors qu’il n’est pas géré correctement, il peut en effet avoir un impact significatif sur les résultats de l’entreprise. Par exemple, entre la date de conclusion d’un contrat et la date du paiement, le cours de change d’une devise peut fluctuer défavorablement pour l’entreprise et compromettre ainsi la rentabilité de l’opération.
Mettre en place une politique de couverture de change
Pour limiter son exposition aux risques de change et préserver sa trésorerie, l’entreprise a la possibilité mettre en place des méthodes de couvertures de change :
- spot,
- contrat à terme
- forward,
- options…
Grâce à une gestion efficace du risque de change, elle dispose également d’une meilleure visibilité sur ses marges et ses flux de trésorerie ce qui facilite par ailleurs ses prises de décision stratégiques :
- investissements,
- ouverture d’une filiale,
- développement d’une nouvelle offre…
La mise en place d’une politique de change nécessite que l’entreprise évalue préalablement son exposition à ce risque :
- part du chiffre d’affaires facturé en devises étrangères,
- proportion de charges payées en devises étrangères,
- placements et dettes en devises étrangères…
Dès cette étape, les prévisionnels de trésorerie sont alors indispensables. Ils permettent en effet de simuler plusieurs scénarios et d’explorer différentes hypothèses… A partir de ce diagnostic de risques, l’entreprise peut définir et mettre en place sa politique de change avec précision.
Digitaliser les processus de gestion des risques de change
Pour anticiper, évaluer, gérer puis suivre les risques de taux et de change de l’entreprise, le trésorier a la possibilité de s’appuyer sur une solution de gestion et prévisions des risques financiers intégrée au système d’information de l’entreprise. Elle peut ainsi les accompagner dans la l’identification de leur risques financiers puis dans la mise en place et la gestion centralisée des instruments financiers, assurer par ailleurs la connexion aux systèmes de dealing et aux fournisseurs de données de marché ou encore valoriser et agréger les flux.
Comment l’intelligence artificielle s’invite dans la gestion de trésorerie et du risque de change
Aujourd’hui, les technologies d’intelligence artificielle et de machine learning permettent de pousser un cran plus loin les processus de gestion de trésorerie et de modélisation de l’exposition aux risques de change.
Elles peuvent par exemple intervenir dans les processus de :
- réconciliation,
- détection de la fraude,
- forecast de trésorerie,
- détermination de la position de change,
- optimisation des ratios de couverture.
Avec une meilleure prévision de l’exposition au risque de change, l’entreprise peut limiter les sous couvertures ainsi que les risques et coûts qui en sont induits.
L’amélioration de la prévision de l’exposition au risque de change permet également un meilleur positionnement des expositions dans le temps et donc une réduction des potentiels coûts de swap à mettre en œuvre dès lors que le positionnement des couvertures et le positionnement des expositions ne sont pas corrélés. Enfin, il est possible d’intégrer des méthodologies probabilistes aux algorithmes d’intelligence artificielle pour améliorer la politique de couverture de change, et optimiser ainsi le ratio de couverture et la tolérance au risque dans un intervalle de confiance déterminé.
A propos de l’auteur
Valérie Lafaury, Chief Marketing Officer
Valérie est la CMO de Diapason, la solution qui simplifie la gestion de trésorerie des entreprises. Elle rédige les communiqués de presse, les articles de fond et d’actualité sur les sujets autour du métier de trésorier. Son objectif est de fournir aux trésoriers des informations utiles et pratiques pour optimiser leur gestion de trésorerie et les aider dans leur quotidien.